On a tous en nous quelque chose de L’avare,
des souvenirs de classe,
Harpagon…
Et si Harpagon n’était pas si cacochyme que cela ?
Molière a 46 ans quand il joue l’Avare. En 1668, c’est presque un vieillard. Elise et Cléante ont au plus 20 ans. Pour un d’jeun, on est vioc à 50 !
Et si Harpagon avait vraiment le coup de foudre pour Mariane ?
La vie l’a rendu sec, veuf et impuissant face à la jeunesse. En plein cauchemar, paranoïaque et atrabilaire, ses fantômes se mettent à rire : de son amour, de son physique car il vieillit, de son cher argent, sa paillasse où il dort… Sa cassette. Sa cassette !
Alors les jeunes le combattent. Les valets cabriolent. Les pleutres rampent.
Harpagon tyran ? Et s’il n’était pas le plus cruel ?
Sur le vaste plateau, l’espace est à l’action.
Un lit, une porte, un fauteuil.
Dans un décor sculptural de lumières, entre rêve et réalité, excès de rire et de drame sont permis. On pleure, on rit, on ne sait plus, c’est Molière !
Les acteurs servent le texte féroce, émouvant, hilarant, avec fidélité et énergie. Ils parlent et bougent comme aujourd’hui, dansent si leurs amours ou leurs joies sont trop fortes.
Spectateurs de ces délires, nous partageons les tribulations d’Harpagon, capitaliste floué.
Avare et amoureux, despote mais émouvant, il nous interroge sur nos propres travers...